Acacia Mining rejette l’offre de rachat de Barrick Gold

Suivant l’avis d’une partie de ses actionnaires, qui rejettent les termes de l’offre, la direction d’Acacia Mining a exprimé lundi son désaccord sur la proposition formulée fin mai par Barrick Gold, l’actionnaire majoritaire de la société.

Évoquée en mai dans nos colonnes, l’offre de rachat d’Acacia Mining par Barrick Gold a du plomb dans l’aile. Dans un communiqué publié lundi 24 juin, la compagnie minière indique ainsi qu’elle « […] est fermement en désaccord avec un certain nombre de points énoncés dans l’annonce de Barrick […]. L’objet de la contestation ne tient pas tant à la proposition de rachat en elle-même qu’au montant de l’opération. Pour rappel, dans son offre datée du 21 mai 2019, Barrick, qui détient déjà 63,9 % du capital d’Aacacia Mining, proposait aux actionnaires minoritaires 0,153 action Barrick en échange de chacune de leur action Acacia, valorisant l’ensemble de l’entreprise à 787 millions de dollars. Trop peu pour les intéressés : à 147 pence par action, l’offre de Barrick est inférieure de près de 25 % au cours de bourse actuel d’Acacia Mining (190 pence). Du reste, dans son rapport annuel 2018, l’opérateur aurifère canadien Barrick évaluait les actifs d’Acacia à 1,3 milliard de dollars. Mais après un nouvel examen d’audit en mai, la société est revenue sur cette estimation initiale en concluant que certaines des hypothèses d’Acacia concernant ses actifs « n’étaient pas justifiables ». Acacia se dit néanmoins toujours ouverte à des négociations. « Acacia continue de croire que, sous réserve d’un prix d’offre équitable […], l’acquisition par Barrick des actions d’Acacia […] serait une solution attrayante pour les principales parties prenantes », expliquent ainsi les dirigeants de la société dans leur communiqué.


Les pays africains dans lesquels Acacia Mining est présent
(Mali, Burkina Faso, Kenya et Tanzanie).
© Acacia Mining

Reste à voir quelle sera la réaction de Barrick Gold, qui n’a pas encore communiqué à ce sujet. Occupée à trouver un terrain d’entente depuis plusieurs mois avec les autorités tanzaniennes, qui accusent Acacia d’avoir minoré ses déclarations fiscales pendant de longues années et ne veulent de ce fait plus traiter avec l’actuelle direction de l’opérateur minier, la direction de Barrick Gold s’était proposé d’acquérir en mai les 35 % du capital de la firme qu’elle ne détenait pas encore. Une solution qui lui aurait permis de reprendre pleinement en main les activités d’Acacia Mining en Tanzanie, aujourd’hui à l’arrêt.