Burkina Faso : la banque d’agrobusiness désormais sur les rails
Porté par le ministre burkinabé de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles, Salifou Ouédraogo, le projet de création d’une banque d’agrobusiness a été avalisé par l’Assemblée nationale.
Attendus sur ce dossier, les députés burkinabés se sont prononcés en faveur du projet de loi de financement de la nouvelle banque d’agrobusiness en lui allouant la somme de 5,988 milliards de francs CFA (9 millions d’euros). Un montant qui servira notamment à améliorer « l’accès au financement agricole, et appuyer la transformation économique du pays via l’émergence d’une chaîne de valeurs agro-industrielles pourvoyeuse d’emplois », souligne le site d’information LeFaso.net. Le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles a toutefois tenu à préciser que la banque d’agrobusiness- en dépit de sa dénomination- n’était pas une institution financière à proprement parler. Les informations communiquées par l’exécutif burkinabé laissent plutôt présager banque d’agrobusiness sera rattachée à la Banque agricole du Faso (BADF), au sein de laquelle elle pourrait devenir un guichet de facilitation pour l’accès au crédit agricole.
Lancée fin mars 2019, la BADF a été créée avec l’intention « d’être la banque de financement de l’agriculture au Burkina, une banque universelle moderne au service de tous les burkinabés des campagnes », rappelait, au moment de son inauguration, le président de son conseil d’administration, Mamadou Sérémé.
De fait, les besoins de financement agricoles dans le pays sont à la mesure de cette ambition : l’agriculture burkinabé emploie environ 80 % des actifs ruraux et pèse 35 % du Produit intérieur brut national. Dotée d’un capital de près de 15 milliards de francs CFA (22 millions d’euros), abondé notamment par le Fonds burkinabè de développement économique et social, la Loterie nationale du Burkina ainsi que la Caisse de retraite des fonctionnaires, la BADF devra néanmoins composer avec un marché bancaire particulièrement compétitif (quinze établissements financiers), dominé par quelques grands acteurs (Coris Bank, BMCE Bank of Africa, Ecobank..).
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