Glencore plombé par son activité cuprifère africaine
Dans le sillage de la contre-performance de ses opérations sur le continent, le groupe minier et de négoce a publié des résultats semestriels inférieurs aux attentes.
Pour le géant anglo-suisse des matières premières Glencore, le premier semestre 2019 est à oublier. Après avoir reconnu fin avril être l’objet d’une enquête de l’autorité de régulation américaine des matières premières pour des soupçons de corruption, et annoncé dans la foulée une révision à la baisse de ses prévisions de production minière pour l’année 2019, le groupe a présenté mercredi 31 juillet des résultats semestriels en deçà des attentes.
En cause notamment, une contraction de 5 % de son extraction de cuivre par rapport à la même période de l’exercice précédent, à 663 000 tonnes, les opérations africaines de l’entreprise en RDC et en Zambie ayant pesé dans la balance (interruptions d’activité en raison de mouvements de grèves). Une conjoncture encore aggravée par la faiblesse des cours du cuivre sur la période, en repli de 7 %, et par la très mauvaise tenue des prix du cobalt, l’autre grande ressource primaire extraite au Congo, dont la valeur a chuté de près de moitié depuis le début de l’année. Résultat, Glencore a prévenu que la contre-performance de ses deux matières premières, principalement extraites en Afrique, se traduirait par un déficit opérationnel de 350 millions de dollars sur le semestre écoulé. De quoi faire dire aux équipes de la firme d’investissement BMO Capital Markets, citées par l’agence Reuters, que l’entreprise « devra augmenter entre 20 % et 40 % la production de la quasi-totalité de ses produits de base, afin d’atteindre ses objectifs pour l’ensemble de l’année ».
Dans son communiqué de présentation des résultats, le DG du groupe, Ivan Glasenberg, s’est toutefois voulu rassurant, indiquant que « l’entreprise s’est attaquée aux défis rencontrés au Katanga, avec plusieurs changements à la direction et un passage en revue détaillé des activités ».
Tenant compte de l’actuelle défiance d’une partie des investisseurs positionnés sur le titre, le dirigeant a toutefois indiqué qu’il séparerait « dans les deux ans » les opérations africaines du groupe liées au cuivre des autres activités cuprifères « présentes dans des régions moins risquées ».