Guinée : SMB-Winning prend pied dans le gisement de fer du Simandou
Le consortium guinéo-chinois Société minière de Boké (SMB-Winning) a obtenu ce mercredi 13 novembre la réattribution des blocs 1 et 2 du plus important gisement de fer du continent africain, celui du mont Simandou.
Auparavant contrôlés par l’opérateur minier israélien Beny Steinmetz Resources Group (BSGR)- qui a soldé des années de contentieux avec l’État guinéen en février-, les blocs 1 et 2 du gisement de fer de Simandou s’étendent sur une superficie de 369 km², dans le sud-est de la Guinée (préfecture de Kérouane) et ont fait l’objet d’un appel d’offres pour leur réallocation en juillet, finalement remporté par SMB-Winning. « Le projet Simandou Blocs I & II sera déterminant pour l’avenir de la Guinée. Ce méga-gisement est une opportunité en termes d’emploi et de création de richesses pour l’ensemble du pays », a pour sa part déclaré M. Sun Xiushun, le PDG du consortium. Jusqu’ici connu pour son exploitation de la bauxite, dans le nord-ouest du pays, le groupe sino-guinéen a remporté la mise après s’être engagé à construire le très attendu Transguinéen- une voie ferrée de plus de 650 kilomètres qui permettra d’acheminer le minerai de fer à travers le territoire guinéen, au coût estimé à plus de 20 milliards de dollars, et qui selon le dirigeant de SMB-Winning dotera la Guinée d’une « véritable ligne de vie reliant quatre régions guinéennes entre elles, accélérant la décentralisation administrative et économique, et renforçant le maillage ferroviaire du pays ».
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La société a par ailleurs confirmé qu’elle bâtira un port en eau profonde sur la presqu’île de Matakong, à 50 km au sud de Conakry, pour l’exportation du minerai hors du pays et notamment vers la Chine, premier consommateur mondial. Le tout dans un délai de cinq ans, à compter de la ratification des conventions. De fait, la présence parmi les actionnaires de SMB-Winning, du producteur d’aluminium Shandong Weiqiao et de l’opérateur portuaire Yantaï, deux groupes chinois, laisse à penser que la seconde puissance économique mondiale à un intérêt stratégique fort dans la réalisation de ce projet. Les deux autres blocs du mont Simandou appartiennent conjointement au groupe minier Rio Tinto et au producteur chinois d’aluminium Chinalco.
Nombre d’observateurs relèvent néanmoins que la nouvelle de cette réattribution des blocs 1 et 2 du mont Simandou intervient dans un contexte politique d’incertitude, la Guinée ayant été secouée récemment par des manifestations de rue, après que le président Alpha Condé ait laissé entendre qu’il pourrait modifier la constitution afin de briguer un troisième mandat l’année prochaine.