La Bourse du café de Nairobi suspend ses activités pour cause de coronavirus
Déjà impactés par la faiblesse des cours internationaux et les aléas climatiques, les caféiculteurs du pays se sont vus notifier mardi 7 avril la suspension des ventes aux enchères organisées par le Nairobi Coffee Exchange (NCE), la Bourse du café de Nairobi.
En cause, la propagation croissante de l’épidémie de Covid-19 dans le pays (172 personnes infectées et 6 morts comptabilisés au 8 avril). Le marché du café devient ainsi la dernière victime commerciale kényane de cette pandémie, après celle des enchères de thé de Mombasa, fin mars. La mesure, ordonnée « dès la fin de la semaine dernière par le ministère kényan de la Santé », d’après Daniel Mbithi, le directeur général du NCE, a pris effet en milieu de journée du 7 avril, après la publication d’un communiqué de la Bourse, rapporte le quotidien économique Business Daily. En tout état de cause, elle devrait fortement affecter la chaîne de commercialisation du café kényan, une production d’arabica haut de gamme dont 90 % de la récolte (l’équivalent de 790 000 sacs de 60 kilos en 2017/2018, selon le Conseil international du café) est vendue via les enchères électroniques du NCE.
Cette situation délicate pourrait néanmoins être l’occasion d’actionner les mécanismes d’aide du récent Fonds du café africain. Lancé à Nairobi en novembre dernier à l’initiative de l’Organisation interafricaine du café (OIAC), de l’Organisation internationale du café (OIC) et du Centre pour l’agriculture et les biosciences internationales (CABI), le Fonds du café africain a notamment prévu- dans son enveloppe indicative globale de 500 millions de dollars – 100 millions dévolus à « à l’amélioration de la demande, des liens commerciaux et des investissements ». Une démarche de soutien qui, si elle aboutissait, enverrait un signal fort à la filière kényane du café. La culture de la fève fait travailler près de 700 000 producteurs et est le troisième produit agricole exporté du pays est-africain, après le thé et les produits horticoles.
Le café au Kenya : la qualité (arabica) plus que la quantité (5e producteur africain)
Lire aussi : Le café africain a désormais son fonds d’appui institutionnel
Lire aussi : Dans un contexte mondial difficile, le café africain a la cote