La riziculture, néfaste pour le climat
Selon une récente étude, les effets négatifs d’une riziculture occasionnellement inondée auraient été sous-estimés. Une problématique qui concerne nombre de pays africains.
Aliment de base dans de nombreux pays africains, le riz n’aurait pourtant pas que des qualités. Dans un article paru lundi, le site d’information Bloomberg a repris les conclusions d’une étude réalisée par l’ONG Environmental Defense Fund (EDF), basée à New York, selon laquelle la riziculture serait particulièrement mauvaise pour le climat. Dans leur rapport, publié fin 2018 et intitulé « Global risk assessment of high nitrous oxide emissions from rice production » (Évaluation globale des risques liés aux émissions élevées d’oxyde nitreux provenant de la production de riz), les chercheurs d’EDF expliquent ainsi que « le méthane (CH4) provenant des rizicultures représente environ 50 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre liées à une culture », et qu’à ce titre, « le riz a le plus important impact sur le climat de tous les produits agricoles par unité de calorie ». Pire, « l’impact de la riziculture sur le climat a été significativement sous-estimé car, jusqu’à maintenant, les émissions d’oxyde nitreux provenant des fermes rizicoles inondées occasionnellement n’étaient pas incluses », soulignent les auteurs de l’étude. Une problématique qui concerne directement le continent africain où, en raison des difficultés d’approvisionnement en eau, les champs de riz ne sont souvent inondés qu’occasionnellement… Calculé à l’échelle de la planète, l’impact à court terme sur le réchauffement climatique de ces émissions nouvellement comptabilisées représenterait l’équivalent de 1 200 centrales à charbon.
Les équipes d’EDF estiment pourtant que cette donne n’a rien d’irrémédiable. Ainsi, pour inverser cette tendance dans la durée, les auteurs du rapport recommandent de consommer davantage de céréales de substitution, telles que le maïs et le blé, qui laissent moins d’empreintes écologiques. Pas sûr néanmoins que le message soit entendu. En pleine croissance démographique (+2,5 % par an), l’Afrique – qui dispose d’un taux de couverture moyen (besoins/production locale) de seulement 55 % – consomme toujours davantage de riz tandis qu’en Occident, de plus en plus de personnes adoptent des régimes végétariens et végétaliens, compatibles avec cette céréale.