La sardine au secours de la pêche rwandaise
L’enjeu : accroître les prises de pêche, grâce à l’introduction réussie de la sardine dans deux lacs du pays.
Aujourd’hui l’une des plus faibles d’Afrique subsaharienne, la production piscicole rwandaise pourrait sensiblement augmenter avec l’introduction de la sardine dans les lacs jumeaux de Burera et Ruhondo, situés dans le nord du pays.
Pêchée jusqu’alors uniquement dans le lac Kivu, la sardine est désormais aussi présente dans les lacs jumeaux de Burera et Ruhondo, deux étendues d’eau situées non loin de la ville rwandaise de Musanze (nord du pays). Une apparition opportune rendue possible grâce à l’introduction récente de l’espèce – appelé localement isambaza –dans les deux lacset qui pourrait très vite accroître sensiblement les captures totales de poisson comptabilisées dans le pays (31 465 tonnes pêchées en 2019). Citée dans l’édition du 27 mai du quotidien kigalois New Times, Solange Uwituze, la directrice générale adjointe de la recherche animale et du transfert de technologie au Rwanda Agriculture and Animal Resources Development Board, a ainsi indiqué que les captures de sardine dans les lacs de Burera et Ruhondo, qui commenceront à partir de juin, pourraient théoriquement fournir jusqu’à 500 tonnes par semaine, si l’espèce s’adapte bien. Un ordre de grandeur supérieur aux volumes des prises du lac Kivu (entre 300 et 500 tonnes hebdomadaire). « La production attendue des lacs jumeaux dépendra de la capacité d’adaptation des sardines. Si leur capacité d’adaptation est similaire à celle du lac Kivu, elles devraient fournir plus de 500 tonnes en haute saison chaque semaine », a pronostiqué la responsable rwandaise, qui a par ailleurs ajouté que des échantillons capturés entre les 19 et 23 mai semblaient indiquer « une croissance régulière et une adaptation réelle de la sardine dans les deux lacs ».
L’apport supplémentaire en sardines attendu des lacs de Burera et Ruhondo aidera en tous les cas à combler une partie du déficit récurrent du Rwanda en ressources piscicoles : le pays, en dépit du fait qu’il est l’un des plus faibles consommateurs de poisson au monde (2,3 kilos par personne et par an contre 16,6 kilos en moyenne dans le monde), doit en importer chaque année plus de 15 000 tonnes. Prudente, Solange Uwituze a toutefois précisé que le succès de l’opération « ne sera possible que lorsque les pêcheurs respecteront la réglementation », une allusion très claire à la surpêche, régulièrement dénoncée par les autorités du pays. À bon entendeur…
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