La zone de libre-échange continentale désormais sur les rails
Portée sur les fonts baptismaux par l’Union africaine en mars 2018 à Kigali, la zone de libre-échange continentale (ZLEC) est entrée officiellement en vigueur le 30 mai.
Le lancement de la ZLEC intervient après les dernières ratifications de la Sierra Leone et de la République arabe sahraouie démocratique, finalisées début mai. La commission de L’UA a également mentionné les ratifications prochaines du Zimbabwe et de la Gambie, les parlements des deux pays ayant d’ores et déjà ratifié l’accord. Seul bémol, l’absence (pour l’heure) du Nigeria, première puissance économique du continent. La première étape du démarrage de la ZLEC sera quant à elle actée lors du prochain sommet de l’UA, le 7 juillet à Niamey (Niger), les ministres africains du Commerce devant, selon la note précitée, « […] finaliser leur travail sur les instruments de soutien afin de faciliter le lancement de la phase opérationnelle [de la ZLEC] ».
L’enjeu est de taille : en supprimant la majeure partie des droits de douane intra-africains sur des produits manufacturés à plus haute valeur que les traditionnelles exportations de matières premières – au moins 70 % des exportations des trois quarts des pays africains –, la ZLEC accélérerait sensiblement l’intégration économique du continent, encore faible (17 % du total des exportations africaines est interafricain contre 69 % en Europe, voir infographie ci-dessous) tout en diversifiant ses exportations. Un pari ambitieux et de longue haleine.