L’Algérie adopte une nouvelle loi sur les hydrocarbures qui fait polémique
En gestation depuis 2017, le nouveau projet de loi algérien sur les hydrocarbures a été adopté dimanche 13 octobre en conseil des ministres. Un dispositif législatif plus favorable aux intérêts étrangers et qui passe très mal auprès de l’opinion publique.
Le nouveau texte, qui se caractérise, selon les termes du ministre du Pétrole Mohamed Arkab, par davantage de « flexibilité », est une réponse des autorités pour attirer davantage les investisseurs étrangers dans la filière hydrocarbures (1,2 million de barils/jour), qui représente plus de 95 % des recettes d’exportation du pays et contribue pour moitié au budget de l’État. Les dispositions de la nouvelle loi devraient notamment permettre de renforcer sensiblement les opérations d’exploitation offshore, une activité dans laquelle l’Algérie débute et pour laquelle elle aura besoin de partenaires expérimentés, disposant des technologies et des ressources financières requises. Cité par les médias locaux, Mustapha Hanifi, vice-président Business et Marketing du groupe étatique pétrolier et gazier Sonatrach, a pour sa part expliqué que les partenaires étrangers avaient été sollicités « pour évaluer les points forts et points faibles et aussi mesurer l’attractivité de la nouvelle loi », tout en ajoutant que c’étaient « des compétences nationales qui avaient élaboré cette loi ». Du reste, dans un souci de préserver la souveraineté nationale, la règle dite 51/49 %, régissant l’investissement étranger en Algérie (les opérateurs non algériens ne peuvent être majoritaires au capital d’une entreprise, NDLR), a été maintenue pour « l’ensemble des contrats, les richesses nationales étant propriété de la collectivité nationale qu’il convient d’exploiter à son profit, de façon optimale », a précisé le dirigeant de la compagnie pétrolière algérienne.
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Des précautions qui n’ont cependant pas convaincu l’opinion publique, très remontée contre l’adoption du nouveau projet de loi. Dimanche 13 octobre, à travers l’ensemble du territoire national, ce sont des milliers d’Algériens qui sont ainsi descendus dans la rue pour protester contre ce texte qu’ils considèrent comme préjudiciable aux intérêts du pays.