Le café africain a désormais son fonds d’appui institutionnel
L’Organisation interafricaine du café (OIAC), l’Organisation internationale du café (OIC) et le Centre pour l’agriculture et les biosciences internationales (CABI) ont conjointement lancé mardi 5 novembre le Fonds du café africain à Nairobi, à l’occasion d’une conférence des bailleurs de fonds.
Évoqué pour la première fois en février 2018 par l’OIAC lors des travaux de la 57e Assemblée annuelle du café africain, le fonds, baptisé « Facilité du café africain » (Africa Coffee Facility) et piloté par l’Afreximbank, sera doté d’un capital de 950 millions de dollars. Un fonds « ambitieux » selon Fred Kawuma, secrétaire général de l’OIAC, dont l’objectif sera d’« attirer des investissements des secteurs privé et public pour transformer l’industrie africaine du café d’une approche de subsistance à une approche commerciale ou entrepreneuriale, où des millions de petits caféiculteurs verront leurs moyens de subsistance considérablement améliorés ». De fait, les promoteurs du fonds visent un accroissement – sans préciser d’échéance – de « 40 % des exportations de qualité », soit une valeur de 5 milliards de dollars par an. Une marge de progression qui traduit en premier lieu le faible poids actuel de l’Afrique au niveau du marché mondial du café (10 %). La filière n’en représente pas moins « une source de revenus pour plus de 12 millions de ménages en Afrique […] et une part importante des recettes fiscales dans plusieurs pays », rappelle l’OIAC dans son communiqué.
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L’organisation précise également que durant la durée de vie du véhicule d’investissement – dix ans –, 500 millions de dollars seront affectés à la constitution d’un approvisionnement durable en café, 100 millions dans l’amélioration de la demande, des liens commerciaux et des investissements, 200 millions dans la mise en place de pratiques d’adaptation au changement climatique et de résilience environnementale, et enfin 150 millions dans la gestion et la diffusion des connaissances. Selon les données publiées par l’OIAC, c’est l’Éthiopie qui enregistre la plus grande valeur moyenne annuelle des exportations de café (762,8 millions de dollars) parmi les pays africains, suivie de l’Ouganda (468,4 millions de dollars), du Kenya (229,5 millions de dollars) et de la Tanzanie (129,2 millions de dollars). Les organisateurs de la conférence ont par ailleurs salué les efforts du Kenya, le pays hôte, qui a alloué cette année 30 millions de dollars pour soutenir ses producteurs.