Le Ghana devient le premier producteur d’or du continent
Longtemps challenger, le Ghana est devenu en 2018 le plus grand producteur d’or du continent africain, détrônant ainsi l’Afrique du Sud, selon de récentes données publiées par la Banque mondiale.
Dans son rapport « Commodity Markets Outlook », publié en avril, l’institution financière internationale indique que 158 tonnes seraient sorties des mines d’or de la bien nommée ancienne « Gold Coast (Côte de l’Or) » l’année dernière ; une progression de 15 % par rapport à 2017, à comparer aux 139 tonnes produites par la nation « arc-en-ciel » (-0,4 %). Un des trois moteurs économiques du pays avec le pétrole et le cacao, le secteur aurifère ghanéen profite à plein des découvertes de nouveaux filons effectuées ces dernières années - deux nouvelles mines d’or ont été mises en exploitation en 2017 -, la sous-région ouest-africaine (Ghana, Mali, Burkina Faso…) étant considérée de plus en plus attractive par les grands opérateurs miniers. Davantage, la réussite ghanéenne s’explique par une restructuration complète de la filière, une montée en gamme dans la chaîne de valeur (l’ouverture de la première raffinerie d’or du pays est annoncée pour la mi-2019) et un meilleur contrôle des opérateurs : sous la pression des autorités publiques, de nombreux mineurs illégaux étrangers, venus notamment de Chine et de Russie, ont dû ainsi cesser leurs activités ces dernières années.
Le trio de tête des producteurs d’or africains (2018).
À l’inverse, le secteur aurifère sud-africain, longtemps numéro un mondial (63 % de l’extraction globale d’or en 1975, contre… 4 % en 2017), est en plein déclin, victime de l’épuisement des réserves et de la hausse des coûts de production. Selon le Conseil des industries minières, les trois quarts des mines d’or du pays ne sont plus rentables aujourd’hui et le tarissement des filons est prévu dès 2033. Maigre consolation : les compagnies sud-africaines (Gold Field et Anglogold notamment) continuent de tenir le haut du pavé… au Ghana.