Le Kenya exporte ses premiers barils de pétrole
Attendue de longue date, l’exportation des premiers barils de pétrole estampillés « Kenya » est devenue une réalité le lundi 26 août.
Présent lors d’une cérémonie dans le port de Mombasa, le chef d’État kényan, Uhuru Kenyatta, a déployé le drapeau national à bord du tanker chargé de transporter les 200 000 barils de pétrole extraits des premiers gisements onshore du pays, situés dans la région de Turkana (nord-ouest). Cette vente d’or noir avait été annoncée au début du mois, pour un montant de 1,2 million de dollars, à la firme pétrochimique chinoise ChemChina. « Il y a des moments particuliers qui marquent un tournant dans le destin de notre nation. […]La première exportation de pétrole brut par notre nation est un de ces moments particuliers dans notre histoire en tant que peuple et pays » s’est félicité le président Kenyatta lors de cet événement inaugural. Une réalisation symbolique venant conforter le pari de la junior britannique Tullow Oil et de son partenaire Africa Oil, qui ont découvert en 2012 ces réserves de pétrole dans le bassin de Lokichar (région de Turkana). Observateur attentif des avancées de Tullow Oil, le groupe français Total a depuis pris une participation de 25 % dans le projet. Selon les estimations des firmes précitées, les champs pétroliers de Turkana contiendraient 560 millions de barils de pétrole et une production de 100 000 barils par jour est envisagée dès 2022.
Dans l’intervalle néanmoins, les volumes écoulés devraient rester négligeables, la cargaison de brut vendue ayant été acheminée par camion jusqu’au port de Mombasa (à plus de 1000 km de la zone de production) étant donné qu’il n’y a pour l’heure pas de pipeline. Autre sujet sensible, la répartition de cette (future) manne, loin de faire l’unanimité. En mars, une loi sur le pétrole a ainsi été promulguée, qui réglemente notamment le partage des revenus entre le gouvernement, les entreprises et les collectivités locales, à hauteur de respectivement 75 %, 20 % et 5 %. Une distribution injuste selon les communautés de la région de Turkana, qui revendiquent une plus large part des recettes générées et rappellent qu’une version antérieure du texte de loi leur conférait 10 % (au lieu de 5).