Le sucrier sud-africain Tongaat Hulett demande un sursis à ses créanciers
Pris à la gorge, le groupe confirme avoir demandé un sursis de paiement à ses créanciers.
La descente aux enfers continue pour l’agro-industriel Tongaat Hulett. Après avoir annoncé fin mai que ses états financiers pour l’exercice 2018 seraient révisés en raison de « pratiques [comptables] antérieures préoccupantes », le groupe sud-africain a demandé un sursis à dix de ses créanciers afin de se remettre de l’impact du retraitement de ses comptes*. L’information a été confirmée par le PDG lui-même, Gavin Hudson, cité ce mardi par l’agence financière Bloomberg. Arrivé aux commandes en février, le nouveau dirigeant a pour principale tâche de sauver une entreprise au bord de la faillite – résultat d’une piètre gestion pendant de nombreuses années –, dont la dette cumulée atteint aujourd’hui 11 milliards de rands (790 millions de dollars).
« Tongaat ne sera pas redressé du jour au lendemain, mais nous examinons toutes les options », a indiqué le PDG, qui a par ailleurs rappelé que sa société « est en train de vendre des actifs et de réduire les coûts pour renforcer son bilan ». Ce sont les unités de production du Botswana, du Mozambique, du Zimbabwe et de la Namibie qui devraient en premier lieu faire les frais de cette restructuration. L’entreprise a par ailleurs acté une suppression de 600 postes en Afrique du Sud. Tongaat Hulett, principalement actif dans l’industrie sucrière, paie présentement près d’un milliard de rands (72 millions de dollars) par an au titre du service de la dette et cherche, avec cette demande de sursis, à geler ces traites à partir de fin juillet. Reste à voir comment les créanciers de l’entreprise réagiront à cette requête. Aucun d’eux n’a, pour l’heure, communiqué sur le sujet. Dans l’intervalle, le groupe maintiendra la suspension de sa cotation sur le Johannesburg Stock Exchange, effective depuis début juin.
*Fin mai, la direction de Tongaat Hulett avait indiqué qu’elle pourrait être amenée à réduire de 4,5 milliards de rands (300 millions de dollars) les fonds propres de son bilan 2018.