L’Egypte décroche le jackpot avec la découverte d’un important gisement d’or
L’enjeu : Pour l’Egypte, accroître ses capacités de production aurifère dans un contexte conjoncturel favorable
Modeste producteur d’or, l’Egypte pourrait prochainement voir sa filière renforcer. Le ministre égyptien du Pétrole et des Ressources minières, Tarek El-Molla, a annoncé mardi 30 juin la découverte d’un important gisement dans le sud-est du pays.
Selon les premières informations rendues publiques, les réserves mises à jour seraient supérieures à plus d’un million d’onces, soit près de 30 tonnes. Mieux, c’est la compagnie minière nationale, Shalateen Mining, qui a repéré le gisement dans une zone qu’elle exploite, a précisé le ministre dans un communiqué. L’annonce tombe en tous les cas dans un contexte particulièrement favorable : avec la crise liée à la pandémie de Covid-19 et son statut de « valeur refuge », le cours du métal jaune est au plus haut depuis neuf ans (près de 1800 dollars l’once), ce qui accroît mécaniquement la rentabilité des projets aurifères. L’Egypte a par ailleurs publié en 2019 une série de nouvelles réglementations concernant l’exploitation minière, l’objectif étant notamment d’attirer de nouveaux investissements dans cette filière. Une démarche qui semble déjà porter ses premiers fruits : dans la foulée de ces nouvelles dispositions réglementaires, le canadien Aton Resources est devenu cette année la deuxième société étrangère à obtenir une licence d’exploitation et d’exploration minière, après la compagnie australo-britannique Centamin, active dans le pays depuis 1995. Quant aux investissements nécessaires pour mettre en valeur le nouveau gisement, le Ministère du Pétrole et des Ressources minières estime qu’ils pourraient atteindre un milliard de dollars au cours de la prochaine décennie.
De quoi pouvoir, à terme, sensiblement faire progresser la production aurifère du pays d’Afrique du Nord, qui reste faible (moins de 15 tonnes de métal jaune produit en 2019) comparé aux poids-lourds du continent que sont le Ghana (158 tonnes), le Soudan (127 tonnes) et l’Afrique du Sud (119 tonnes). À l’heure actuelle, la production d’or égyptienne est concentrée sur trois sites, situés dans le désert oriental (sud-est du pays) : Sukari, Hamash et Wadi al-Alaqi.
Evolution de la production aurifère égyptienne (2010-2019, production en tonnes). Source : Statista
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