L’Egypte veut sa bourse des matières premières cette année
Puissance agricole et économique majeure du continent, l’Egypte devrait lancer sa bourse des matières premières agricoles cette année. Un projet sans cesse évoqué et qui pourrait (enfin) aboutir.
Le chef de l’Autorité du développement du commerce intérieur égyptien, Ibrahim Ashmawy, a confirmé jeudi 9 janvier la création « dans les prochaines 36 à 48 semaines » d’une plateforme d’échange dédiée aux matières premières agricoles. La nouvelle bourse, à l’image de ce qui se fait déjà dans certains pays africains (Afrique du Sud, Ethiopie, Ghana, Rwanda…), devrait permettre aux agriculteurs de se passer d’intermédiaires et de disposer de prix transparents, tout en offrant un stockage sécurisé des récoltes. Quant aux premiers produits négociables, ils devraient, selon le responsable égyptien précité, concerner en premier lieu le blé, le sucre, le maïs et le riz.
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La valeur de l’annonce tient cependant plus à la formulation d’une échéance indicative qu’à l’évocation proprement dite du lancement de cette nouvelle place de négoce, le projet étant régulièrement évoqué depuis 2014. En 2016, l’ancien ministre de l’Approvisionnement et du commerce intérieur, Khaled Hanafi, indiquait ainsi vouloir créer « la première bourse des matières premières d’Egypte et du Moyen-Orient » qui, outre les produits agricoles, auraient également coté le pétrole et l’or. L’annonce ne s’est toutefois jamais concrétisée, nombre d’observateurs estimant alors que le projet était trop vague et dépourvu de réelle volonté politique pour pouvoir se réaliser. A cette aune, la nouvelle initiative semble d’ores et déjà plus aboutie que les précédentes tentatives. Dès octobre, c’est la bourse des valeurs mobilières du Caire qui indiquait qu’elle formerait rapidement une coentreprise avec le ministère de l’approvisionnement pour gérer une entité consacrée au négoce des produits agricoles sur le marché spot (au comptant). On sait désormais quels seront les actionnaires définitifs de la nouvelle bourse des matières premières : outre la bourse du Caire, qui jouera le rôle de principal partenaire technique, l’Autorité générale des produits d’approvisionnement (GASC), l’Autorité pour le développement du commerce intérieur (ITDA) et la Société de portefeuille égyptienne pour les silos et le stockage joindront leurs forces pour faire enfin décoller ce projet. Affaire à suivre…