Les bourses kényanes du thé et du café sommées de passer aux échanges électroniques
L’enjeu : Dans un contexte dominé par la crise du coronavirus, accélérer la venue d’une exécution électronique, moins « risquée » d’un point de vue sanitaire
Places de référence, les bourses du café de Nairobi et de thé de Mombasa pourraient prochainement basculer vers une exécution entièrement électronique de leurs transactions, sous la pression du régulateur kényan.
Selon des informations rapportées le 28 avril par le quotidien économique Business Daily, le ministère de l’Agriculture aurait fait part de son intention de ne pas renouveler les licences d’exploitation des deux institutions si celles-ci ne parvenaient pas à migrer de manière permanente vers une plateforme d’échange en ligne dans un délai de deux mois. Une menace que les autorités nationales justifient par les mesures de lutte contre la propagation du Covid-19 dans le pays (363 personnes infectées et 14 décès comptabilisés au 28 avril), le ministre de l’Agriculture, Peter Munya, ayant récemment rappelé que la perturbation actuelle des échanges sur les deux places précitées, suite au coronavirus, « aurait été évitée si les opérations avaient été automatisées ». De fait, le trading électronique a des avantages à faire valoir : outre qu’il ne requiert pas une présence physique des opérateurs – vecteurs possibles de contamination –, l’exécution par voie électronique offre une transparence des prix en temps réel, une plus grande rapidité de traitement des ordres ainsi qu’un élargissement potentiel du marché, les intervenants pouvant se connecter sur la plateforme depuis le monde entier.
Reste à voir si les bourses interpellées seront en mesure d’être prêtes dans les temps. À Mombasa, l’East Africa Tea Traders Association (EATTA), qui gère les ventes aux enchères de la plus importante place d’échange de thé noir de la planète (un quart des volumes exportés au niveau mondial), a confirmé que le passage à une plateforme digitale sera réalisé avant la fin de l’ultimatum, rapporte le Business Daily. A contrario, la bourse du café de Nairobi, qui a suspendu depuis début avril ses ventes aux enchères, a indiqué qu’elle aura besoin de 30 millions de shillings (300 000 dollars) pour automatiser ses systèmes et qu’elle ne prévoyait pas de « disposer d’une plateforme numérique opérationnelle dans les délais impartis ».
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