Metalor cesse de s’approvisionner auprès des orpailleurs
Le Suisse Metalor, l’un des principaux raffineurs d’or mondiaux, va cesser de se fournir auprès des mines artisanales afin de réduire le risque d’illégalité dans sa chaîne d’approvisionnement. Une décision qui pourrait impacter les orpailleurs africains.
Soupçonnée par le passé d’avoir acheté de l’or issu de sites d’orpaillage traditionnel et extrait dans des conditions illégales, la firme de La Tène (nord-ouest de la Suisse) a décidé de frapper un grand coup en annonçant lundi 17 juin qu’elle s’en remettrait désormais uniquement à un approvisionnement minier industriel. Dans son communiqué, le PDG de Metalor, Antoine de Montmollin, explique ainsi que « la complexité croissante de la chaîne d’approvisionnement [du secteur des métaux précieux] rend de plus en plus difficile pour Metalor la poursuite de ses relations commerciales avec les exploitations minières artisanales ». Une décision saluée par plusieurs organisations de la société civile. La Société pour les peuples menacés (SPM), une ONG suisse qui défend depuis 30 ans les droits des peuples autochtones, estime pour sa part qu’« une attitude responsable des raffineries est la condition préalable à la propreté des métaux précieux issus de l’exploitation minière artisanale » et qu’au final, pour « être compatible avec les droits de l’homme et l’environnement, la chaîne d’approvisionnement doit être aussi courte et transparente que possible ».
Reste qu’à court terme, le choix de Metalor pourrait s’avérer lourd de conséquences pour les orpailleurs africains, souvent acculés à des procédés d’extraction dangereux – utilisant le mercure ou le cyanure – et qui cohabitent tant bien que mal avec les grandes compagnies minières. Selon l’association Artisanal Mining, une initiative communautaire dédiée aux « exploitations minières à petite échelle », l’exploitation minière artisanale, souvent illégale, fournirait un moyen de subsistance à des millions de personnes sur le continent (voir infographie ci-dessous). Pour nombre de ces petits artisans, la perte d’une partie de leur chiffre d’affaires est donc des plus probables.