RDC : le Canadien Banro suspend ses opérations dans le Maniema
La minière canadienne Banro a suspendu temporairement ses activités dans l’est de la République démocratique du Congo pour des raisons sécuritaires.
En proie à l’insécurité depuis plus de deux décennies, l’est de la République démocratique du Congo continue d’être une zone où il est dangereux d’opérer. Dans une lettre datée du 24 septembre et adressée à l’inspecteur général du ministère congolais du Travail, le groupe aurifère canadien Banro a « décidé de suspendre les opérations [dans quatre de ses filiales1] ainsi que le contrat de travail de tous leurs employés en raison d’un cas de force majeure ». Au cœur du problème, de « sérieuses et incessantes préoccupations sécuritaires à Namoya/Salamabila et notamment le harcèlement et les raids sur les lignes d’approvisionnement de Banro, les attaques contre le site minier lui-même et les menaces contre les employés », explique, dépité, le PDG de la société minière, Brett Richards.
1 Ces filiales sont Namoya Mining SA, Lugushwa Mining SA, Kamituga Mining SA et Banro Mining Congo SA.
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De fait, en raison des conditions sécuritaires prévalant dans cette région de la RDC, l’entreprise canadienne a déjà pris par le passé des mesures similaires. En mai 2017, Banro avait ainsi suspendu ses opérations dans la mine de Namoya, au Maniema, après l’enlèvement, par le chef de milice Sheikh Assani Hazaifa Mitende, de plusieurs de ses employés. Fin juillet, c’est quatre autres employés qui avaient été séquestrés, puis libérés, après que le groupe ait été « contraint de signer un protocole » d’accord avec le chef rebelle et les milices d’autodéfense Maï-Maï, ajoute le dirigeant de la firme dans sa lettre. Une annonce qui contrarie les autorités de la province, et pour cause : Banro emploie un millier de personnes dans la province du Maniema. Cité par RFI, le gouverneur, Auguy Musafiri Nkola, tout en se disant « très préoccupé par cette situation qui n’est pas nouvelle » a toutefois assuré qu’« une solution serait trouvée d’ici mercredi 2 octobre ».