SMB-Winning obtient le feu vert définitif pour l’exploitation du projet de Simandou
Découvert dans les années 1990, le gisement de fer du mont Simandou pourrait enfin être mis en valeur prochainement. Le gouvernement guinéen a avalisé le 4 juin, la convention de base pour l’exploitation des blocs 1 et 2 du Mont Simandou par le consortium guinéo-chinois Société minière de Boké (SMB-Winning).
L’enjeu : lancer l’exploitation du site minier du mont Simandou, plus grand gisement de fer inexploité de la planète.
D’une durée de 25 ans, la convention devrait être formellement signée au cours des premiers jours de la semaine du 8 juin. Projet de tous les superlatifs- les réserves de minerai de fer sont estimées à cinq milliards de tonnes, d’excellente qualité (65 % à 66 % de fer, au-dessus du seuil de référence de l’industrie [62 %], selon les documents officiels) et susceptibles de fournir 7% de la demande mondiale pendant un quart de siècle- le site minier du mont Simandou n’a pourtant jamais décollé, victime tant d’une conjoncture très cyclique que d’interminables tractations entre les autorités guinéennes et les groupes Rio Tinto et Chinalco – toujours codétenteurs des blocs 3 et 4 de Simandou -, ainsi qu’avec Vale et BSGR, les anciens coadjudicataires des blocs 1 et 2. Ce sont ces deux derniers permis qui ont finalement été réattribués, en novembre 2019, au consortium SMB-Winning, connu jusqu’alors pour exploiter le premier projet d’extraction de bauxite dans la région de Boké.
Lire aussi : Guinée : SMB-Winning prend pied dans le gisement de fer du Simandou
Lire aussi : Guinée : HPX récupère l’exploitation du gisement de fer du mont Nimba
Lire aussi : Mines : le projet de Simandou bientôt sur les rails ?
Commentant la validation de cette convention, le ministre guinéen des mines, Abdoulaye Magassouba, a pour sa part rappelé que cet accord était dans l’ensemble « conforme aux dispositions du code minier guinéen, à l’exception de quelques dérogations accordées à l’investisseur ». Le dirigeant politique a par ailleurs souligné la nature intégrée du projet, celui-ci comprenant à la fois un volet minier et un volet infrastructures, qui se matérialisera par la construction du très attendu Transguinéen- une voie ferrée de plus de 650 kilomètres qui permettra d’acheminer le minerai de fer à travers le territoire guinéen, et ce jusqu’à un port en eaux profondes, situé à Matakang, dans la préfecture de Forécariah. Au total, c’est 14 milliards de dollars d’investissement qui devraient être engagés, ce qui en ferait la plus grande entreprise minière jamais réalisée en Afrique. Quant aux recettes attendues, le ministre des mines a indiqué que les hypothèses retenues estimaient à 15,5 milliards de dollars les revenus directs perçus par l’Etat sur la durée de la convention (25 ans), auxquels s’ajouteront l’ensemble des retombées économiques indirectes créées par le projet (emplois créés, infrastructures mises en place…). Le pouvoir guinéen et les populations locales devront cependant faire encore preuve de patience, l’entrée en exploitation effective du site n’étant pas attendue avant 2025.