Tanzanie : pour repartir du bon pied, Barrick Gold offre de racheter intégralement Acacia Mining
Dans sa volonté de trouver un terrain d’entente avec les autorités tanzaniennes, qui accusent Acacia d’avoir minoré ses déclarations fiscales pendant de longues années, Barrick Gold a proposé mardi d’acquérir les 35 % du capital de la firme qu’il ne détient pas encore.
L’offre formulée par la société canadienne se ferait par échange de titres (0,1533 action Barrick Gold pour chaque action Acacia) et valoriserait l’entreprise minière rachetée à 787 millions de dollars américains. Une opération que Barrick justifie par le fait que, dans son long contentieux fiscal avec Acacia, le gouvernement tanzanien n’est pas prêt à traiter directement avec l’actuelle direction. « À la suite des négociations avec le gouvernement tanzanien, Barrick a eu l’occasion de procéder à une vérification diligente approfondie des actifs d’Acacia et, sur la base de ces travaux, a conclu que la proposition concernant les conditions énoncées ci-dessus reflétait la juste valeur de la société », a expliqué la direction du minier canadien dans son communiqué. Dans la foulée, et toujours par communiqué mercredi, c’est Acacia qui a fait sa propre mise au point : « Barrick a remis à la société [Acacia] une lettre qui indique que le gouvernement tanzanien est résolu à ne pas signer les accords définitifs en vue du règlement des différends de la société si celle-ci est l’une des contreparties aux accords, et à ne signer de tels accords que s’il est convaincu que des modifications substantielles sont apportées ». En clair, reprendre Acacia à 100 % permettrait à Barrick Gold d’écarter définitivement l’équipe managériale à l’origine du différend et, ainsi, de repartir sur de meilleures bases.
Reste à savoir si la proposition de rachat satisfera les actionnaires. Si les experts de la société de bourse Jefferies considèrent que « la valeur de l’opération reflète bien le paiement des 300 millions de dollars des taxes négociées entre Barrick et le gouvernement tanzanien », nombre de détenteurs de titres rejettent eux, fermement, les termes de l’offre. Cité par le Financial Times, l’un des principaux actionnaires d’Acacia, sous condition d’anonymat, a qualifié la proposition de Barrick de « ridicule », estimant que celle-ci serait rejetée par les actionnaires minoritaires. De fait, l’offre de Barrick valorise Acacia a un niveau inférieur à son actuel (147 pence par action contre 151 pence en séance boursière mercredi). Barrick, qui détient une participation majoritaire (65 %) dans Acacia, négocie depuis deux ans avec la Tanzanie pour régler ce différend fiscal. La résolution de ce contentieux permettrait à Acacia de reprendre pleinement ses activités dans le pays.