Zambie : le gouvernement va imposer des audits dans toutes les mines
Dans la foulée du conflit l’opposant au groupe Vedanta, le gouvernement zambien a annoncé un prochain audit dans toutes les mines du pays. Une mesure qui rehausse encore d’un cran la tension entre l’État et les acteurs de la filière.
Le gouvernement zambien continue de serrer la vis aux opérateurs miniers. Après que le président Edgar Lungu ait annoncé lundi le retrait du permis d’exploitation de Vedanta Resources sur son unité de production de cuivre de Konkola Copper Mines (KCM) suite « à une série d’infractions (Vedanta est soupçonnée de dilapider les actifs à son profit) », c’était au tour du ministre des Mines, Richard Musukwa, de déclarer jeudi que le gouvernement exigerait désormais des audits réguliers dans toutes les mines du pays afin d’empêcher que des violations similaires ne se produisent dans d’autres sociétés. Le sort de KCM fait depuis plusieurs semaines l’objet d’une bataille entre ses deux actionnaires : le groupe Vendeta Resources, qui détient 79,4 % de son capital, et l’État zambien qui en possède le reliquat (20,6 %) via la holding publique Zambia Consolidated Copper Mines (ZCCM). Richard Musukwa a toutefois tenu à préciser que l’action menée contre KCM « ne devrait pas être interprétée comme une nationalisation ». Pas sûr cependant que cette mise en point rassure les principaux concernés, la communauté minière étant de plus en plus inquiète face à la montée du nationalisme économique observée dans le pays. Plus tôt ce mois, c’est l’augmentation annoncée de la taxe sur les mines (celle-ci passera de 3 à 9 % à compter du 1er juillet) qui avait suscité une levée de boucliers des acteurs de la filière. Porte-voix de ces derniers, la Chambre des mines de Zambie, dans la foulée de la déclaration ministérielle de jeudi, a averti que le pays, deuxième producteur de cuivre d’Afrique, « risquait de subir une chute brutale de sa production de cuivre », en raison notamment de l’impact des modifications fiscales.
Quant à Vedanta Resources, contrôlée par le magnat indien Anil Agarwal, elle a entamé sa riposte. Vendredi, lors d’une audience, la firme a contesté la décision gouvernementale de lui retirer son permis d’exploitation sur KCM. L’affaire a été ajournée jusqu’au 5 juin. D’ici là, KCM continuera d’être dirigée par un liquidateur nommé par le tribunal.