Réchauffement climatique : le cacao dans la ligne de mire (Partie 2)
Alternatives : Les industriels, conscients depuis déjà plusieurs années des menaces qui pèsent sur le cacao – et donc sur leur approvisionnement en fèves (en 2013, Barry Callebault pronostiquait un déficit d’un million de tonnes à l’horizon 2020 tandis que Mondelēz engageait dès 2014 des actions sur le terrain pour pérenniser la filière), ont commencé à s’organiser pour mettre en place des solutions alternatives afin de pouvoir continuer à fournir en produits chocolatés un marché de plus en plus demandeur.
Pour compenser le tarissement de l’offre, il existe en effet plusieurs stratégies, mises en œuvre avec plus ou moins de bonheur par certains fabricants de chocolat et autres groupes agroalimentaires : répercuter la hausse du coût de production sur le prix final, diminuer la taille des produits vendus, réduire la part effective de cacao entrant dans la composition des confiseries, ou encore reconstituer l’arôme du chocolat via des substituts naturels (farine de caroubier, matières grasses végétales issues de l’huile de palme, du karité, de l’illipé, du sal, du kokum gurgi ou du noyau de mangue) ou de synthèse (methylbutanal, aussi connu sous le nom d’isovaleraldehyde, un arôme de synthèse dérivé d’une bactérie lactique). Autre alternative, plus compliquée et onéreuse à implémenter : s’orienter vers les terroirs de niche (Brésil, Équateur, Colombie, Indonésie…), qui disposent d’importantes marges de manœuvre pour augmenter leurs rendements.